Commissaire d’exposition suisso-camerounaise, Koyo KOUOH nous a quittés à l’âge de 57 ans. Figure majeure de la scène artistique contemporaine, elle s’était distinguée par son engagement en faveur de la reconnaissance des artistes africains et avait émergé comme l’une des voix les plus respectées des enjeux de curation et de restitution.
Installée à Dakar à la fin des années 1990, elle y avait fondé la RAW Material Company, un espace indépendant mêlant création, pensée critique et action culturelle. C’est en 2019 qu’elle avait pris la tête du Zeitz MOCAA, au Cap, le plus grand musée d’art contemporain d’Afrique, qu’elle avait réformé en profondeur en recentrant sa programmation sur des expositions monographiques novatrices.
Koyo KOUOH jouait également un rôle de premier plan dans les réflexions sur la restitution des œuvres africaines : invitée par le président Emmanuel MACRON en 2021 à une conférence sur le sujet, elle avait plaidé pour une restitution pensée dans une logique de réparation et de renforcement des institutions culturelles africaines.
En 2023, elle avait mené une résidence à la Villa Albertine aux Etats-Unis, allant à la rencontre d’artistes et acteurs culturels qui mettent en place des actions de résistance et de libération.
En décembre dernier, Koyo KOUOH avait été nommée commissaire de la Biennale d’art de Venise 2026, première femme d’origine africaine à occuper ce poste.
Sa disparition brutale laisse un vide immense au sein de la scène artistique contemporaine mondiale mais son héritage, intellectuel et humain, continuera d’inspirer les pratiques curatoriales d’aujourd’hui comme de demain.
J’adresse mes condoléances sincères à sa famille et à ses proches.
Rachida DATI
Ministre de la Culture